Jardiniers, prenez garde au frelon asiatique… et à ses acolytes!
Début juin, le Service de la biodiversité du Canton de Genève a indiqué que le frelon asiatique avait été repéré en divers lieux du canton. Cet insecte, détecté pour la première fois dans le Jura en 2017, s’est répandu ailleurs en Suisse romande.
Les frelons asiatiques sont de plus en plus nombreux en Suisse, surtout de ce côté-ci de la Sarine. D’ailleurs, Genève est considéré comme le point d’ancrage de cet insecte invasif. Sa forte présence au bout du Léman s’explique par la proximité avec la France, colonisée depuis plusieurs années, faute de mesures adéquates prises suffisamment tôt. Une autre raison est le fait qu’en milieu urbain, les nids sont plus difficiles à détecter et ces frelons asiatiques peuvent donc rapidement se développer. Enfin, ils trouvent facilement leur nourriture en ville, sur les marchés ou dans les poubelles, par exemple.
Appel à la vigilance
A Genève, la Task force mise en place recommande la vigilance et le signalement de tout frelon asiatique repéré sur le site www.frelonasiatique.ch ou de www.ge.ch/apiculture-abeilles/frelon-asiatique-que-faire voire d’appeler les pompiers (118) pour la destruction du nid. Le Service de la biodiversité (Tél 022 / 388 55 40) peut aussi vous renseigner. Dans les autres cantons romands, il est recommandé de prendre contact avec les services communaux ou la Société cantonale d’apiculture.
Frelon asiatique – comment le repérer
Si le frelon européen a l’abdomen jaune bien visible et le thorax brun-rouge, au contraire, le frelon asiatique a l’abdomen globalement noir, le thorax noir et l’extrémité des pattes jaunes. Le frelon asiatique n’est pas plus dangereux pour l’homme que l’espèce indigène que l’on connaît. Mais comme il est très invasif, il bouscule l’équilibre des biotopes locaux et ceci n’est pas bien du tout! Prédateur généraliste, il est avide de tous les insectes qu’il consomme avec appétit. Mais, et ceci est beaucoup plus grave, il s’attaque aussi aux abeilles. Il est devenu l’ennemi juré des apiculteurs romands. L’un d’entre eux, inquiet, déclarait récemment: «Le frelon asiatique nous donne des soucis. Il chasse devant les ruches et s’attaque aux butineuses qui entrent ou sortent, il pénètre aussi dans les ruches et mange les résidentes».
Il y a d’autres insectes prédateurs
Ce frelon n’est pas le seul à nous causer du souci. Surfant sur la vague du réchauffement climatique, d’autres insectes prédateurs venus d’ailleurs investissent de plus en plus notre territoire. Dépourvus de prédateurs chez nous, ils se développent sans entrave et menacent nos cultures et, partant, la biodiversité de nos fragiles écosystèmes. Le scarabée japonais, qui a déjà abondamment fait parler de lui ces dernières années, a repris ses ravages.
La petite fourmi Tapinoma magna, apparue à Cully /VD il y a une paire d’années, a parcouru en hordes serrées tout l’arc lémanique et a investi Genève; elle remonte actuellement le long du Jura en direction de Bâle. Le moustique-tigre, qui transmet à l’homme la dengue, le chikungunya et le zika, est accusé désormais de transmettre également le virus Usutu et celui du West Nile. Remontant lui aussi vers le nord, il croise dans son périple l’affreuse punaise d’Asie qui arrive en sens inverse et s’apprête à envahir nos vergers et nos jardins.
Jardiniers, jardinières, gardons l’œil ouvert. Pas de pitié pour ces voraces prédateurs!
Vous trouverez notre article en allemand sur le frelon asiatique ici : Asiatische Hornisse, eine Bedrohung für einheimische Bienen.
Jean-Louis Emmenegger, Simone Collet