Les plantes qui se sont bien développées ces dernières années ont de plus en plus de mal à résister aux périodes récurrentes de chaleur et de sécheresse. Dans un avenir plus chaud et plus sec, le haricot de jardin Maxi, un haricot nain, aurait du mal à survivre. Les amateurs de jardinage et les producteurs de denrées alimentaires le remarquent également. C’est pourquoi les scientifiques recherchent des variétés capables de mieux résister aux changements climatiques. Mais où trouver ces haricots?
Coup double, voire triple, pour nos jardins de ce côté de la Sarine! La RTS a consacré son émission «Couleurs locales» du 19 septembre aux jardins familiaux de deux sections. Le Téléjournal a évoqué dimanche 21 septembre l’histoire de la Fédération suisse des jardins familiaux (FSJF).
Etaient à l’honneur, non pas Genève et Lausanne sur lesquelles se focalisent souvent les reportages de la RTS, mais deux charmantes cités historiques.
Notre section de Fribourg a ouvert les feux avec une visite de l’équipe de la RTS dans l’essert (c’est ainsi qu’on nomme un groupement en terre fribourgeoise) de Bertigny, présenté pour la circonstance par le charismatique président Yavuz Aslan.
Nos jardins familiaux sont des lieux de partage entre les générations et les cultures. Ce que confirme Yavuz Aslan, président de l’Association des jardins familiaux de Fribourg et environs et président de l’essert de Bertigny, dans le reportage de la RTS à l’occasion du centenaire de la FSJF.
La caravane du tournage s’est ensuite dirigée vers la section vaudoise de Morges, présentée par son président Etienne Chollet et par la rédactrice de Jardin vivant. Ce sympathique groupement de la Côte a su dépasser la déception de voir une bonne partie de ses parcelles supprimées au profit de la construction d’un nouveau collège, rendu nécessaire par l’augmentation de la population. Ici comme ailleurs, surtout dans l’arc lémanique, la concurrence pour l’usage du sol se fait de plus en plus âpre.
A vue d’oiseau
Sous le chaud soleil qui régnait en maître en ces journées quasi estivales, nos jardins familiaux vus du ciel grâce à la technologie de drones agiles avaient belle allure. Les parcelles formaient une véritable mosaïque de cultures maraîchères, florales et arbustives, témoignant de la riche biodiversité des productions de nos locataires.
Les anciens jardins ouvriers, nés pendant l’industrialisation des villes, sont ici vus du ciel, grâce à la technologie actuelle de drones. Les parcelles de Morges forment une véritable mosaïque de cultures maraîchères, florales et arbustives, témoignant de la riche biodiversité des productions de nos locataires.
Rizières à l’horizon
Dans la même émission étaient présentées de nouvelles rizières qui, après des essais réussis, commencent à apparaître chez nous. Avec le changement climatique, cette culture vivrière d’origine asiatique pourra se développer peu à peu au nord des Alpes dans des régions de plaine autrefois marécageuses.
Rebelote le surlendemain (22 septembre) avec la présentation du 100e anniversaire de la FSJF, célébré le 14 juin à Carouge (GE). Le Téléjournal a évoqué avec enthousiasme l’histoire de la FSJF dans une émission enrichie de documents d’archives.
Thierry Houlmann, président de la Fédération Genevois des Jardins Familiaux, déclare : « Actuellement, nous sentons la pression immobilière et les infrastructures induites. Mais à Genève, on bénéficie de la protection d’une loi qui date de 1961, qui prévoit la sauvegarde et le développement des jardins familiaux ».
Merci aux équipes de la RTS de nous avoir gratifiés d’un riche focus sur nos jardins en braquant à trois reprises les projecteurs sur nos activités. Et merci aussi aux jardinières et jardiniers qui, selon notre charte, cultivent fidèlement la terre en harmonie avec la nature.
Avec Rahel Meier, une femme accède pour la première fois à la présidence de la Fédération
Nous félicitons Rahel Meier pour son élection à l’unanimité en tant que nouvelle présidente de la Fédération suisse des jardiniers familiaux (FSJF). L’élection a eu lieu le 14 juin 2025 dans la Salle des fêtes à Genève Carouge.
Un grand merci aux nombreuses associations participantes ainsi qu’aux invités de haut rang de Suisse et de l’étranger. L’événement fut exceptionnel à plusieurs égards : nous avons célébré ensemble, dans le cadre de l’assemblée des délégués bisannuelle, le centième anniversaire de la Fédération. Avec l’élection de Rahel Meier, une femme accède pour la première fois à la présidence. Son élection marque également un changement de génération à la tête de la Fédération.
Nos remerciements particuliers vont à Frédéric Schär de Genève, à l’association genevoise ainsi qu’à toutes les personnes bénévoles qui ont parfaitement organisé le programme de conférences et l’assemblée des délégués. Nous avons pu bénéficier de l’expérience précieuse acquise par l’association genevoise à l’occasion de son propre centenaire, célébré récemment.
Nous remercions également chaleureusement le président sortant, Otmar Halfmann, qui a dirigé la Fédération avec un engagement inlassable et une grande compétence.
Élections : nouvelles élections et réélections
Toutes les élections ont eu lieu à l’unanimité, sans abstention ni opposition.
Présidente : Rahel Meier (nouvelle)
Responsable de la rédaction et de la communication (anciennement présidente de la commission de rédaction) : Jacqueline Cortesi (nouvelle)
Webmaster : Dirk Rahnenführer (nouveau)
Vice-président (F) : Dung Nguyen (réélu)
Vice-président (D) : Cris Crivelli (réélu)
Trésorier : Christian Rouiller (réélu)
Photo prise lors de l’assemblée des délégués de la Fédération suisse des jardins familiaux (FSJF) le 14 juin 2025 à Genève Carouge. De gauche à droite : David Hengen (Fédération Luxembourg), Rahel Meier (présidente FSJF), Daniel Cazanove (Fédération Française), Sylvia Wohatschek (secrétaire générale de la Fédération Internationale des Jardins Familiaux). Crédit photo : Dirk Rahnenführer
Nous compléterons cet article ultérieurement.
Nous souhaitons à Rahel Meier plein succès et beaucoup de satisfaction dans ses nouvelles fonctions !
Message de la présidente Rahel Meier
Une équipe robuste face à de grands défis
Le changement de génération est achevé. Le 14 juin 2025, les votants m’ont élue à l’unanimité présidente de la fédération dans le cadre festif du centenaire de la fédération lors de la 53e assemblée des délégués à Genève Carouge. Merci pour votre confiance. Après cinq ans et demi d’activité, mon prédécesseur, Otmar Halfmann, me laisse une équipe de base robuste, des finances saines et de nombreux défis pour l’avenir.
Les menaces qui pèsent sur nos sites vont s’intensifier dans les années à venir. Le sol est un bien précieux et limité. La concurrence pour les surfaces libres a commencé depuis longtemps. En tant qu’association de jardiniers familiaux, nous avons le devoir de valoriser nos terrains et de les rendre accessibles partout où c’est possible, afin que les politiciens reconnaissent, apprécient et veuillent protéger leurs multiples avantages pour l’homme et l’environnement.
Comme nous l’avons adopté dans notre résolution à l’ Assemblée des Délégués à Genève, nous nous engageons pour des espaces verts de grande valeur écologique. Nous faisons avancer la désimperméabilisation, plantons davantage d’arbustes sauvages indigènes, laissons fleurir même les petites fleurs insignifiantes et nous orientons vers la brochure « Jardins familiaux entretenus de manière naturelle » rééditée par la FSJF en 2021. Si nous parvenons à ce que nos jardins soient évalués comme faisant partie de l’infrastructure écologique, une partie considérable de nos sites devrait être plus sûre.
Nous misons sur la collaboration avec des organisations et des associations qui s’engagent pour la protection des animaux, la conservation et le développement des semences. Nous nous réjouissons de toute volonté de soutenir la recherche et l’innovation sur nos parcelles.
Je me réjouis de collaborer avec mon équipe au sein de la direction, avec les représentantes et représentants régionaux engagés et je suis ouverte aux suggestions des sections.
La paille protège les cultures contre le froid, l’érosion et le sol contre du soleil. La paille est aussi un abri attractif pour de nombreux auxiliaires du jardin, des micro-organismes qui favorisent la vie du sol. Quelques plantes ne sont plus en contact direct avec la terre et mieux protégées contre la pourriture lorsque le temps est humide. Mais le paillage peut également devenir un bon abri pour les limaces.
Un sol toujours recouvert
Dans la nature, un sol fertile est toujours recouvert de plantes vivantes et de restes de plantes (litière). L’une des méthodes naturelles simples consiste à recouvrir le sol d’une couche de végétaux: le paillage. La brochure «Jardins familiaux en harmonie avec la nature» 2021/2022 de la FSJF contient plus de conseils sur ce sujet et sur une gestion de nos parcelles proche de la nature.
Les avantages du paillage
Une couverture végétale protège le sol du dessèchement.
Le sol humide nécessite moins d’arrosage et reste souple et meuble.
La pluie peut rapidement pénétrer dans le sol et l’humidifer jusqu’en profondeur.
Le paillis nourrit les organismes du sol qui décomposent les matières mortes.
Il y aura moins de désherbage à faire.
Les escargots s’enterrent profondément dans le sol ou peuvent être facilement ramassés en soulevant la couche de paillis.
Presque tout peut être utilisé pour couvrir le sol : mauvaises herbes, tontes de gazon, résidus de culture, débris dʹarbustes, feuilles, etc. Le mieux est d’avoir un matériau fin et souple qui se décompose rapidement. L’engrais vert est également de plus en plus populaire.
C’est par hasard, qu’au mois de mars 2023, voyant un agriculteur local passer dans nos allées avec son tracteur que je lui ai demandé s’il pouvait nous livrer un ballot de paille. Aussitôt dit, aussitôt fait, et nous voici les heureux propriétaires d’une botte de paille ronde de 300 kg pour le prix de 100 francs.
Le ballot est déjà impressionnant par sa taille mais, une fois le filet de maintien coupé, le voici qui enfle comme la grenouille dans la fable de La Fontaine. Nul besoin d’être ingénieur agronome pour se rendre compte que le volume est disproportionné par rapport à la superficie de la parcelle.
Il est donc fait appel aux parcellaires qui le souhaitent à venir chercher de la paille pour leur jardin. Une fois cette opération terminée, il en reste encore largement pour couvrir intégralement la moitié du terrain.
A la fin de la saison de culture, quel est le bilan de ce paillage? À notre avis et sur la base de cette année (2024), l’avantage principal est le maintien de l’humidité au sol, même en période sèche, permettant de réduire l’arrosage.
L’autre point intéressant est qu’au printemps suivant, la paille s’est bien décomposée et elle peut être incorporée à la terre en l’ameublissant.
Du côté des inconvénients, la couverture totale n’est pas favorable aux semis. Il faut donc opter pour des plantons d’une certaine taille. L’humidité étant toujours présente, les limaces y trouvent des conditions d’accueil favorables, avec un garde-manger à proximité… En résumé, le paillage oui, mais une fois les plantes assez grandes et à des endroits choisis de la parcelle au lieu de l’intégralité.
Bien que toute la parcelle soit déjà recouverte de paille, il reste un gros tas. Le paillage est fortement recommandé. Cependant, l’utilisation de la paille ne doit être que sélective, sauf peut-être pour protéger le sol du froid hivernal. Photo : Laurent Muhlemann
Vous trouverez ici des informations complémentaires sur le paillage
Cette année encore, une rétrospective géopolitique de 2024 ne suscite guère d’optimisme pour 2025. Pour l’année à venir, j’espère toutefois que le poids de notre neutralité nationale ne diminuera pas encore plus dans l’évaluation des responsables politiques.
La priorité de notre activité reste le besoin d’espace pour une population résidentielle croissante, renforcée par les excès persistants, si ce n’est plus, de notre société de consommation et de loisirs. Ainsi, la concurrence pour l’utilisation du sol et donc la pression sur nos sites resteront inévitablement une constante.
Corsetés depuis des décennies pour faire place aux activités humaines, nos cours d’eau avec leurs crues dévastatrices lancent un appel clair: plus d’espace, vite!
«Une rivière n’a besoin que d’un lit. Si elle a plusieurs bras, il faut s’efforcer de resserrer son cours. On le maintiendra aussi rectiligne que possible»
Johann Gottlieb Tulla (1770-1828): Histoire de la protection contre les crues en Suisse
La salle des fêtes de Carouge accueillait le 10 février l’AG 2024 de la Fédération genevoise des jardins familiaux (FGJF)
Les membres de la FGJF se pressaient dans la salle décorée d’un florilège de drapeaux à l’effigie des communes où se situent les groupements genevois. Sur scène se tenait l’imposant comité central de cette plus grande section de la Suisse romande.
Genève accueille le 100e anniversaire de la FSJF
Les 13 et 14 juin 2025, la FGJF accueillera les délégués de toutes les sections suisses dans le cadre du 100e anniversaire de la FSJF. Par avance, un grand merci pour cet accueil.
Du 20 au 30 mars 2024, l’Association des petits paysans organise une Semaine pour les alternatives aux pesticides de synthèse. Une chance pour la biodiversité.
Fondée en 1980 par 200 paysannes et paysans sous le nom d’Association de défense des petits et moyens paysans, elle s’est affiliée l’année suivante à l’Union suisse des paysans avant de s’en distancer. Deux ans après sa création, elle lançait l’initiative«Pour une protection des exploitations paysannes et contre les fabriques d’animaux». Depuis lors, elles’engage dans des projets visant une agriculture diversifiée, écologique et sociale. Avec une production de denrées alimentaires respectant le bien-être des animaux, elle assure aux producteurs un revenu équitable et propose à la population une large palette d’aliments régionaux soigneusement produits.
Depuis que le monde est monde, le ciel et ses mystères n’ont cessé d’émerveiller les hommes et de susciter l’intérêt des mages, savants, druides et autres astrologues qui se sont succédé au fil du temps avant que nos modernes savants prennent le relais. De nos jours, l’influence de la lune sur les cultures, les hommes et les animaux n’est plus à démontrer. Cependant, la connaissance empirique des planètes et des signes du zodiaque comporte un lot d’incertitudes et se heurte à la froide rationalité du XXe siècle. Il est rassurant que subsiste, dans notre époque matérialiste, des énigmes non résolues… Le royaume fascinant de l’irrationnel stimule l’imaginaire. Si la science ne peut (encore) tout expliquer, tant mieux pour la poésie !
Ce texte est dédié à Thierry Houlmann, Président de la Fédération genevoise des Jardins familiaux. Rassurez–vous, il n’est pas décédé, il est bienvivant, bien présent, bien inventif, bien «proche aidant» de la culture maraîchère.
Chers amis, je vais vous parler de mon jardin, celui de mon enfance.
Des massifs de buis entouraient les plants où les poireaux sortaient déjà. Au milieu du jardin, là où les massifs de buis formaient des arabesques compliquées, se dressaient des tulipes d’un rouge transparent. Les pensées jaunes qui les entouraient modestement se fanaient déjà.
Un jour, il faisait beau dans le jardin. C’était le début de l’été. Le soleil blanc et sans l’ombre de midi effaçait les reliefs. J’étais étourdi de lumière, ébloui de couleur, presque accablé par la dominance du vert dont la trop grande clarté mêlait les innombrables tonalités. Je revenais lentement vers la maison.
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